Durant les dernières décennies, l’obtention du baccalauréat s’est généralisé au sein de toutes les classes sociales. L’Observatoire des inégalités relève notamment que 10 % des fils d’ouvriers nés dans les années 1950 étaient bacheliers, contre 50 % pour ceux nés à la fin des années 1980.
En 1985, la création du bac professionnel a permis aux classes sociales les plus défavorisées d’accéder à l’enseignement secondaire. Certes, un plus grand nombre d’élèves obtiennent le baccalauréat, mais les statistiques globales masquent des disparités. Comme l’explique l’Observatoire : « Les inégalités se sont déplacées de l’obtention du bac au type de bac obtenu, et surtout au niveau de l’enseignement supérieur (accès ou non et type de filières) ».

Durant les dernières décennies, l’obtention du baccalauréat s’est généralisé au sein de toutes les classes sociales. L’Observatoire des inégalités relève notamment que 10 % des fils d’ouvriers nés dans les années 1950 étaient bacheliers, contre 50 % pour ceux nés à la fin des années 1980.
En 1985, la création du bac professionnel a permis aux classes sociales les plus défavorisées d’accéder à l’enseignement secondaire. Certes, un plus grand nombre d’élèves obtiennent le baccalauréat, mais les statistiques globales masquent des disparités. Comme l’explique l’Observatoire : « Les inégalités se sont déplacées de l’obtention du bac au type de bac obtenu, et surtout au niveau de l’enseignement supérieur (accès ou non et type de filières) ».

Dans une société démocratique, les statuts ne sont pas héréditaires. Chaque individu peut théoriquement circuler entre les différents groupes. C’est le principe de l’ascenseur social. 26 % des fils d’employé* accèdent effectivement à la catégorie des professions intermédiaires. Mais, 47 % des fils de cadre supérieur et 48 % des fils d’ouvrier se maintiennent dans la même catégorie que leur père. Pour Aurélie Ledoux, l’ascenseur serait ainsi, pour certain.e.s plus que pour d’autres, « bloqué dans les ténèbres du troisième sous-sol ».
Selon le discours officiel, les individus accéderaient à leurs positions sociales non pas par la naissance mais par le mérite. Mais qu’est-ce que le mérite ? La notion de mérite consiste, en réalité, à dire que ceux qui ne font pas d’efforts, ne peuvent que s’en vouloir à eux-mêmes. Mais personne ne se fait seul. La plupart des gens qui estiment qu’ils ont du mérite ne reconnaissent pas, qu’en réalité, leur « mérite » provient de leur capacité à s’adapter au système éducatif. Chose qui leur a été inculquée dans leur enfance ou très tôt au cours de leur apprentissage scolaire. Mise à l’épreuve des faits, la « méritocratie » apparaît alors comme « une chimère masquant la réalité des inégalités scolaires », pour reprendre les mots de David Guilbaud, auteur de L’illusion méritocratique.
* Les données produites par l’INSEE se basent sur la profession du fils en fonction de celle de son père. Il a été décidé d’utiliser les mêmes données pour « les filles de », bien que celles-ci soient plus touchées par le déclassement social. suivant

Tout le monde s’accorde à le dire, les femmes doivent gagner autant que les hommes. Mais, malgré les lois sur la parité et l’évolution des mentalités, beaucoup reste à faire.
Au fil des années, plusieurs justifications ont été avancées. Il faut d’abord voir l’importance de l’organisation genrée des sphères familiales, les femmes ayant davantage tendance à interrompre leur carrière que les hommes, quand elles ont des enfants. Elles occupent également des postes moins qualifiés dans des secteurs moins rémunérateurs que les hommes. En 2017, elles ne représentaient que 39 % des emplois de cadre. La mixité progresse plus rapidement dans d’autres secteurs d’emplois, qui sont cependant plus touchés par la précarité et le chômage. En 2013, les femmes occupaient encore plus de 70 % des postes d’employé.e.s. D’autres avancent également des arguments psychologiques. Les femmes feraient preuve d’autocensure liée à leur vie familiale et à leur - supposé - manque de compétence par rapport à leurs collègues du sexe opposé.
Mais comment expliquer que deux personnes de sexe différent ayant fait les mêmes études et occupant le même poste dans un secteur professionnel identique ne bénéficient pas du même salaire ? Pour l’Observatoire des inégalités, « cette différence de traitement se rapproche d’une mesure de discrimination pure pratiquée par des employeurs à l’encontre des femmes ».

Dans une société démocratique, les statuts ne sont pas héréditaires. Chaque individu peut théoriquement circuler entre les différents groupes. C’est le principe de l’ascenseur social. 26 % des fils d’employé* accèdent effectivement à la catégorie des professions intermédiaires. Mais, 47 % des fils de cadre supérieur et 48 % des fils d’ouvrier se maintiennent dans la même catégorie que leur père. Pour Aurélie Ledoux, l’ascenseur serait ainsi, pour certain.e.s plus que pour d’autres, « bloqué dans les ténèbres du troisième sous-sol ».
Selon le discours officiel, les individus accéderaient à leurs positions sociales non pas par la naissance mais par le mérite. Mais qu’est-ce que le mérite ? La notion de mérite consiste, en réalité, à dire que ceux qui ne font pas d’efforts, ne peuvent que s’en vouloir à eux-mêmes. Mais personne ne se fait seul. La plupart des gens qui estiment qu’ils ont du mérite ne reconnaissent pas, qu’en réalité, leur « mérite » provient de leur capacité à s’adapter au système éducatif. Chose qui leur a été inculquée dans leur enfance ou très tôt au cours de leur apprentissage scolaire. Mise à l’épreuve des faits, la « méritocratie » apparaît alors comme « une chimère masquant la réalité des inégalités scolaires », pour reprendre les mots de David Guilbaud, auteur de L’illusion méritocratique.
* Les données produites par l’INSEE se basent sur la profession du fils en fonction de celle de son père. Il a été décidé d’utiliser les mêmes données pour « les filles de », bien que celles-ci soient plus touchées par le déclassement social. suivant

Milan Bouchet-Valat, sociologue des stratifications sociales et des inégalités, a mis en lumière la persistance de l’homogamie (tendance à choisir son ou sa conjoint.e socialement proche de soi) de diplôme, de classe et d’origine sociale en France. Selon lui, « l’amour est loin d’être aveugle aux distinctions sociales ».
Ces pratiques ont diminué au cours des quarante dernières années, rapprochant la composition des couples « d’une situation de choix au hasard ». Toujours est-t-il, qu’en 2011, seuls 3,4 % des cadres supérieurs étaient mariés avec une ouvrière tandis que 2,2 % des ouvriers l’étaient avec une cadre supérieure.
Selon lui, le maintien de l’homogamie est le symptôme de « groupes sociaux dotés d’une cohérence ». Elle participe donc du maintien du sentiment d’appartenance à une classe sociale précise. suivant

Tout le monde s’accorde à le dire, les femmes doivent gagner autant que les hommes. Mais, malgré les lois sur la parité et l’évolution des mentalités, beaucoup reste à faire.
Au fil des années, plusieurs justifications ont été avancées. Il faut d’abord voir l’importance de l’organisation genrée des sphères familiales, les femmes ayant davantage tendance à interrompre leur carrière que les hommes, quand elles ont des enfants. Elles occupent également des postes moins qualifiés dans des secteurs moins rémunérateurs que les hommes. En 2017, elles ne représentaient que 39 % des emplois de cadre. La mixité progresse plus rapidement dans d’autres secteurs d’emplois, qui sont cependant plus touchés par la précarité et le chômage. En 2013, les femmes occupaient encore plus de 70 % des postes d’employé.e.s. D’autres avancent également des arguments psychologiques. Les femmes feraient preuve d’autocensure liée à leur vie familiale et à leur - supposé - manque de compétence par rapport à leurs collègues du sexe opposé.
Mais comment expliquer que deux personnes de sexe différent ayant fait les mêmes études et occupant le même poste dans un secteur professionnel identique ne bénéficient pas du même salaire ? Pour l’Observatoire des inégalités, « cette différence de traitement se rapproche d’une mesure de discrimination pure pratiquée par des employeurs à l’encontre des femmes ».