ECONOMIE
POPULARITE
ENVIRONNEMENT

L'heure est aux grands enjeux écologiques, et l'urgence se fait sentir, notamment aux plus petites échelles. On aimerait voir les maires de nos communes s'engager et agir pour l'écologie, mais le peuvent-ils vraiment toujours ? Ce serious game vous met dans la peau d'un maire, confronté à diverses situations dans lesquelles il a le choix d'agir dans un sens ou dans un autre, d'adopter ou pas certaines mesures. Chaque décision comporte des conséquences : sur l'économie de la commune, sur son état environnemental, sur le budget de la ville, mais aussi sur la popularité du maire.

Saurez-vous mener à bien votre mandat et concilier tous les facteurs ?

Les habitants du centre-ville se plaignent de la pollution de l’air et de la pollution sonore provoquées par les voitures qui traversent la ville. Pendant votre campagne, vous avez exprimé votre volonté de vous attaquer à ce problème. Comment comptez-vous y remédier ?

Halte   aux   voitures   !

La piétonnisation apparait comme un moyen efficace de désengorger le centre-ville, tout en lui redonnant de l’attractivité. Elle peut être partielle ou totale, ne concerner que certaines heures de la journées ou périodes de l’année. Mais attention : votre mesure ne fait pas l’unanimité du côté des commerçants, et les quelques parkings publics aux portes de la ville sont pris d'assauts…

Comme une centaine de villes françaises, vous avez adopté la « Zone 30 ». La pollution sonore a diminué, ainsi que les accidents. Mais les réactions sont mitigées : si les passants et les cyclistes saluent cette mesure, ses détracteurs soulignent son inutilité voire son effet négatif sur l’environnement…

Accéder à la ville est devenu un vrai cauchemar. Le périphérique est saturé, les parkings sont pris d’assaut. Les commerçants sont en colère : la fréquentation du centre-ville a diminué. Certains commerces sont mis en péril. Ne serait-il pas judicieux de rendre les transports gratuits ?

Gratuité   des   transports

Vous avez emboîté le pas à la quarantaine de villes en France qui a adopté cette mesure, comme Aubagne, Niort, Compiègne, ou encore Gap. En 2018, Dunkerque, dans les Hauts-de-France, est devenue la plus grande ville française à adopter la gratuité des transports pour l’ensemble de sa communauté urbaine de 198 mille habitants. Mais attention à bien gérer vos finances. En 2013, la ville belge de Hasselt a dû mettre un terme à la gratuité de ses transports en commun à cause d’un coût trop important.

Transports
toujours   payants

Votre portefeuille demeure intact, mais le centre-ville se meurt à petit feu, s'y rendre devient un casse-tête. Votre indice de popularité est faible

De plus en plus de parents expriment des inquiétudes quant à l'alimentation de leurs enfants. Ils réclament une meilleure traçabilité des produits proposés à la cantine. Seriez-vous en faveur d’un passage au « tout bio » dans les cantines de votre ville ?

Cantines bio adoptées

Vous prenez de l’avance ! Votée en 2018, la loi « Egalim » exige que d’ici 2022, au moins 20% des aliments servis par la restauration collective publique soient issus de l’agriculture biologique, et que 50% des repas servis soient des repas « durables ». Certaines villes ont sauté le pas avant vous !

Cantines   bio   rejetées

Vous n’avez peut-être pas fait le bon choix… Vous ne réalisez pas spécialement d’économies : les cantines bio peuvent se révéler moins chères que les cantines classiques, notamment lorsque les circuits d’approvisionnement courts sont privilégiés. Dommage ! Les parents retirent peu à peu leurs enfants de la cantine. Votre cote de popularité a baissé : la rupture avec les habitants est proche.

Un incinérateur de déchets doit être installé sur votre commune, vous devez choisir à quel endroit il sera implanté.

A   proximité   des
quartiers   populaires

Vous n’êtes pas le premier à y avoir pensé… Les quartiers populaires se retrouvent souvent à devoir supporter en plus ce genre de contraintes, soit par choix conscient, soit par la logique du prix au mètre carré. L’économiste Eloi Laurent a aussi montré que « pour 1 % de population d’origine étrangère en plus, une commune voit augmenter de près de 30 % la probabilité de voir s’installer sur son territoire un incinérateur »
(Les inégalités environnementales aux éditions PUF, 2017).

A   proximité   de   la   rivière

Loin des habitants donc… Malin ! Mais saviez-vous qu’un débordement lié à de fortes pluies peut charrier des déchets jusqu’à la rivière et polluer les eaux ?

Ca   ne   dépend   pas
que   de   vous   !

Le maire a en général très peu de marge de manoeuvre en ce qui concerne l’implantation d’un incinérateur de déchets sur sa commune. Bien que ce genre de projets soulève souvent de nombreuses contestations des habitants, voire du maire lui-même, le dernier mot revient habituellement à des instances supérieures, qui vont dans le sens de l’implantation de l’incinérateur. Dans le cas d'Ivry-sur-Seine, le préfet a fait annuler la consultation populaire que le maire avait mise en place à propos de l'installation d'un incinérateur. Finalement le Tribunal administratif a tranché et n'a pas autorisé la mairie à organiser cette consultation citoyenne.

Bien tenté, mais il va falloir décider où placer cet incinérateur.
Souhaitez-vous consacrer une partie importante du budget de la ville à lancer un budget participatif, qui permettra aux citoyens de proposer et financer leurs propres projets liés à l’aménagement durable de la ville ? Les habitants peuvent proposer des projets qui rentrent dans le cadre d'une charte de développement durable de la ville (végétalisation des rues, mise en place de moyens facilitant la collecte et le tri des déchets, sensibilisation au développement durable ...)

Budget   participatif   adopté   !

Le budget participatif a été lancé, le premier temps de proposition des projets durera 3 mois, puis le temps de la concertation et du vote : 3 mois. A l'issue de ce vote les 5 projets retenus seront financés équitablement grâce au montant (1 million d'euros) alloué au budget participatif.

Budget   participatif   rejeté   !

Les habitants sont extrêmement déçus du refus du maire de lancer un budget participatif sur ces thématiques qui leurs sont proches.

On entend beaucoup parler des risques pour la santé liés au glyphosate, un produit présent dans des pesticides utilisés pour l’agriculture. Vous avez l’occasion de prendre une mesure forte en interdisant les pesticides sur votre commune. Gardez cependant à l’esprit qu’une telle mesure pourrait mettre en difficulté les agriculteurs traditionnels qui utilisent ces produits depuis longtemps et devraient payer plus cher pour passer à un produit biologique. Souhaitez-vous prendre un arrêté anti-pesticide ?

Dites   ca   au   juge   !

Comme Daniel Cueff, maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), votre décision vous mène droit au tribunal ! En effet, le tribunal administratif a invalidé son arrêté interdisant les produits phytosanitaires à moins de 150 mètres des habitations, en considérant que cela ne relevait pas de ses compétences. Depuis, le maire a fait de ce combat un symbole, et est soutenu par de nombreux écologistes, même si la bataille judiciaire s’annonce périlleuse.

C'était   perdu   d'avance   !

Vos concitoyens sont déçus que vous laissiez des pesticides être pulvérisés à moins de 150 mètres de leurs maisons. Peut-être ne savent-ils pas qu’interdire ces produits aurait pu vous mener au tribunal… En effet Daniel Cueff, maire de Langouët (Ille-et-Villaine) doit s’expliquer devant la justice, qui estime que son arrêté anti-pesticide ne relevait pas de sa compétence.

Merci d'avoir joué !

Crédits

BLONDIN Suzanna
BREARD Louise
BULTEL Léa
ENNOUALI Bilal
GROSPERRIN Thomas
REBOUT Etienne