Les dataskippers

• 16 mars, 2016
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VENDEE GLOBE: SEUL FACE A L’ENFER

RECIT D’UN TOUR DU MONDE DES PLUS EPROUVANTS

Le Vendée Globe, course à la voile en solitaire autour du monde, sans escale et sans assistance, surnommé «l’Everest des mers» par le public montre l’extrême difficulté de l’épreuve. Froid glacial, vagues démesurées, ciel pesant… voici le quotidien de ses marins d’exceptions, qui pendant plus de trois mois vont s’affronter sur les différents océans du globe.

Une course à l’usure

Le Vendée Globe est une véritable course d’usure que ce soit sur l’aspect mental, physique ou encore matériel. Tout d’abord, la durée de la course, d’environ 90 jours, sans assistance et sans escale donne une dimension physique incroyable. « Cela à toujours été dur. On a jamais pu se reposer. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir une seconde de pause. Il faut beaucoup d’énergie, beaucoup de boulot et l’envie de bien faire » affirme François GABART. Les problèmes matériels sont également les pires incidents pouvant arriver aux skippers. En passant dans un golfe de Gascogne déchaînée sur la sixième édition, Jean Pierre DICK confia « A bord, je me suis défoncé le menton contre le pont en me déplaçant plus ou moins debout (…) Tu ne peux pas faire pire comme conditions. C’était l’enfer !« , sur cette édition ils seront 4 à avoir démâtés dans le golfe de Gascogne.

En somme, les skippers s’élanceront le Dimanche 6 Novembre pour affronter « l’Everest des mers », et il porte bien son nom. Sébastien Josse avait notamment déclaré « Le Vendée Globe vient à bout des résistances les plus fortes. Quand on voit que même un gars comme Michel DESJOYEAUX a pleuré pendant un Vendée (Globe)…« 

71 arrivés sur 138 Skippers

Ce chiffre terrible regroupe l’ensemble des participants ayant bouclés leur tour du monde à la voile depuis la création de la compétition. Cela reflète parfaitement la difficulté de cette course hors du commun.

Réputée pour les passages de ses trois grands caps (Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn), du  golfe de Gascogne, de  la traversée de l’Océan Indien et des mers démontées de l’Océan Pacifique, Le Vendée Globe est sujet à de fortes probabilités de soucis matériels (Yves PALIERS: safran cassé en 1996). Le skipper s’expose également à de nombreux dangers (Yann ELLIES: fracture du fémur en 2008).

 « Des dépressions énormes, puissantes et qui balaient toute la flotte  » Denis HOREAU, le directeur du Vendée Globe, admet que les conditions de navigation sont terribles dans certaines régions du globe.

Entre tempêtes, froid extrême, icebergs et vagues gigantesques, le Vendée Globe propose des situations extrêmes à ses marins. Des situations qui peuvent même devenir tragiques. Lors de l’édition 1996, le britannique Nigel BURGESS est retrouvé noyé au Large de cap Finistère, après seulement une journée de course.

Néanmoins le Vendée Globe doit une part de sa légende dans l’univers de la voile à son extrême difficulté.

Ils ont dompté l’Everest des mers

Enfin du réconfort ! Après plusieurs mois en mer, seul face aux éléments, le port des Sables d’Olonne pointe à l’horizon pour les skippers toujours en course. La foule est nombreuse à l’arrivée.

En 2013, pour célébrer la première victoire de François GABART au Vendée Globe, des milliers de personnes se sont amassées sur le port pour l’acclamer. Sur cette même édition, seulement 11 skippers ont bouclé leur tour du monde, mais pour tous le même accueil chaleureux de la foule, attendant admirativement ces marins hors normes.

De la première édition en 1989 / 1990 à la huitième éditions cette année, tous les skippers expérimentés font preuve de courages et d’ingéniosités afin de boucler l’évènement. Qu’ils aient dû abandonner ou non, ils ont affrontés l’Everest des mers !

Arrivée de F. GABART en 2008 – AFP PHOTO DAMIEN MEYER

Liens:

• http://www.eurosport.fr/voile/vendee-globe/2012-2013/francois-gabart-(macif)-remporte-le-vendee-globe-2013_sto3595022/story.shtml
• http://www.leparisien.fr/sports/vendee-globe-desjoyeaux-en-tete-dans-l-enfer-du-pacifique-27-12-2008-355319.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr
• http://www.rds.ca/sports-divers/loik-peyron-en-tete-1.213082
• http://www.ladepeche.fr/article/2008/11/10/489997-voile-vendee-globe-une-epreuve-cruelle.html
• http://www.vendeeglobe.org/fr/

LE GOLFE ET LES 3 CAPS

DU MYTHE A L’ENFER POUR LES SKIPPERS

Le golfe de Gascogne

Le golfe de Gascogne est soumis régulièrement aux passages de dépressions et flux d’ouest et sud-ouest, la houle y est croisée et les vagues « cassantes » du fait de la remontée du plateau continental. Les termes employés pour caractériser ce golfe sont explicites : « A l’assaut du monstre de Gascogne« , « C’est la guerre« , la « furie« , les « montagnes russes« . Par exemple, lors du Vendée Globe 2008, il eu 9 retours au Sable d’Olonne, 4 abandons dont 3 démâtages lors de sa traversée.

La Britannique Samantha DAVIES (Savéol), seule femme engagée dans le Vendée Globe 2008/2009 avait démâté seulement deux jours après le départ, dans cette partie de la course tant redoutée. Le voilier de la Britannique, Savéol, avait perdu son mât à environ 130 milles (200 km) dans le nord-ouest de Madère.

Le cap de Bonne-Espérance

Nous sommes sur la péninsule du cap de Bonne-Espérance, Good Hope en traduction littérale anglaise, à l’origine baptisé « cap des Tempêtes » lors de sa découverte en 1488 par le navigateur portugais Bartolomeu Dias.
Cap mythique pour les marins « tourdumondistes » ou les régatiers du large, « Good Hope », pourtant africain, respire déjà l’air frais de l’Antarctique. Un lieu unique en son genre, entre courant glacial du Benguela, vent fort de l’Indien, et caprices de l’Atlantique du Sud.
Ce cap de Bonne-Espérance est sujet fréquemment à des abandons, par exemple lors de l’édition 2004/2005, le britannique Alex THOMSON eu la fixation de bôme arrachée au large de ce cap mythique.

Le cap Leeuwin

Situé à l’extrême sud-ouest de l’Australie, le cap est un point de repère primordiale pour les skippers, permettant d’annoncer la fin de l’Océan Indien.
Même si le cap de Bonne-Espérance et le cap Horn restent les plus mythiques, le cap Leeuwin s’est aussi forgé une histoire dans le Vendée Globe.
En effet lors de l’édition 2008/2009, c’est au sud de l’Australie que Yann ELIES a connu une terrible mésaventure après s’être fracturé le fémur, il dû attendre les secours pendant trois jours. Dérouté pour lui porter assistance,  Marc Guillemot était venu lui apporter un soutien moral. Ce fut l’un des événements marquants de « l’Everest des mers » édition 2008-2009.

Le cap Horn

« Ça y est, le plus dur est fait ! » Voilà la pensée des marins du Vendée Globe au moment de franchir le cap Horn et d’entamer la remontée de l’Atlantique vers les Sables d’Olonne. Le cap Horn, pointe sud du continent sud-américain, marque le début de la fin de la route par les trois caps.
Mais avant d’être la fin de la partie la plus délicate du parcours, le cap Horn est un point de passage mythique et symbolique du Vendée Globe. Lors du Vendée Globe 1996-1997, Gerry ROUFS avait disparu en mer à l’approche de ce cap. L’épave de son monocoque avait été retrouvée quelques mois plus tard, sur les côtes chiliennes. L’histoire retiendra un fait plus heureux lors de l’édition 2012/2013 : le très faible écart (seulement 1h15min) entre les deux skippers de tête, François GABART et Armel LE CLEAC’H, au moment de franchir le Horn, annonçant une remontée de l’Atlantique, dès plus palpitante.

Liens:

• http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/mag/8677/le-cap-horn-la-delivrance
• http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/article/6787/le-decryptage-du-jour-le-cap-leeuwin
• http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/mag/5313/le-cap-de-bonne-esperance
• http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Sport/Sports-Aquatiques/Voile/n/Contenus/Articles/2016/02/21/Vendee-Globe-partir-contre-vents-et-marees-2630095
• http://www.vendeeglobe.org/en/news/article/12339/golfe-de-gascogne-complique-pour-domhttps://miscellaneesdublog.wordpress.com/2012/11/10/vendee-globe-le-golfe-de-gascogne/

QUI SONT-ILS?

QUI SONT CES HOMMES ET CES FEMMES, MARINS D’EXCEPTIONS, PARTICIPANT A L’UNE DES EPREUVES A LA VOILE LES PLUS DIFFICILE AU MONDE

François GABART, Michel DESJOYEAUX ou encore Vincent RIOU, marins chevronnés, ont vaincu « l’Everest des mers ». Qui sont ces skippers? Quel profil peut en être tiré? Voici les types de questions que se sont posée l’équipe Dataskippers pour répondre à la question: « qui sont-ils? »

Les données récoltées et analysées au fil des différentes éditions passées permettent aujourd’hui de mettre en avant un profil type de skipper.

Nous savons donc que le marin est en très grande majorité un homme (10 femmes ayant participés aux 7 éditions sur un total de 139 skippers), d’une quarantaine d’années originaire d’Europe. Plus de la moitié sont français, loin devant les britanniques, suisses, américains ou encore espagnols.

L’expérience du skipper est un élément important dans cette épreuve en solitaire. En effet, la moyenne de participation est estimée à 2, pour un temps de course moyen d’environ 109 jours 3 heures 50 minutes et 24 secondes.

Qui sont les vainqueurs?

100% des vainqueurs sont des hommes, (meilleur classement féminin Sam DAVIES, 4e en 2008), de nationalité française, d’un âge moyen de 34 ans (François GABART étant le plus jeune vainqueur à 29 ans en 2008) pour un temps moyen de 95 jours 10 heures et 48 min.

Pour quels gains?

En comparaison aux autres pratiques sportives individuelles, telles que le Roland Garros, le Tour de France (vélo), ou encore le marathon de Paris, les gains monétaires pour une course d’une durée aussi importante sont inégaux.

A titre d’exemple, le rapport  récompense / temps de pratique en minute pour le vainqueur permet d’estimer un gains d’environ 1€42 / minute pour le skipper (pour 109 jours consécutifs de courses). Le vainqueur de Roland Garros touche lui environ 1884,82 € par minute (pour en moyenne 15h55 de pratique), celui du Tour de France 87€42 (pour environ 3 jours 13 heures et 46 minutes de course) et 387,60€ la minute pour le vainqueur du marathon de Paris (environ 2h05 de course). Malgré une prise de risque importante, un engagement humain et matériel conséquent, les gains du vainqueur restent nettement moins important que dans d’autres pratiques sportives individuelles.

Pour répondre à la question « qui sont-ils ? » ;  ils sont François GABART, Michel DESJOYEAUX par deux fois, Vincent RIOU, Christophe AUGUIN, Alain GAUTIER, Titouan LAMAZOU, aventuriers des mers, compétiteurs au grand coeur. Qu’ils soient hommes ou femmes, vainqueur ou non, ils sont avant tout marins d’exceptions !

PORTRAIT: JEAN LE CAM

JEAN LE CAM – PROFESSION: MARIN

Jean LE CAM est né le 27 Avril 1959 à Quimper dans le Finistère. C’est son père qui l’initie à la navigation en l’emmenant naviguer aux Glénan. Il commença la voile à l’âge de 5 ans sur un vaurien.

Il a par la suite fait partie de la révolution des multicoques (les formules 40) dans les années 80. Jean Le Cam a déjà participé trois fois à  » l’Everest des mers  » qu’il termina à deux reprises, en 2004 où il termina 2ème et en 2012 où il termina 5ème. Pour lui, le Vendée Globe représente une aventure, une course ou encore une histoire humaine, c’est un aboutissement d’une très grande préparation et un investissement considérable (financier et personnel).

Pour Jean LE CAM, une des principales difficultés de cette épreuve est la gestion du sommeil, sur son bateau il se repose dès qu’il peut. Son meilleur souvenir reste l’arrivée aux sables d’Olonnes où il prend la 2ème place du Vendée Globe en 2004. Son pire souvenir restera son chavirage au sud du Cap Horn avec VM Matériaux en 2008. Passionné par la construction et la navigation, c’est un peu une évidence pour lui de participer à ce grand rendez-vous.

Jean LE CAM [Photo via MaxPPP]

Jean LE CAM [Photo via MaxPPP]

Liens:

• http://www.salonnautiqueparis.com/Jean-Le-Cam.htm
• http://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/2012/11/08/vendee-globe-14-questions-pour-20-skippers-140546.html

L’équipe éditoriale de Dataskippers